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L'école en première ligne face à la barbarie

Les attentats de Paris du 13 novembre 2015 nous rappellent à quel point le rôle des enseignants est essentiel dans la lutte contre les fondamentalismes de tous bords. Par Jean-Philippe Élie

Lola Ouzounian, dix-sept ans, était élève en terminale littéraire dans un lycée parisien, elle a été assassinée au Bataclan ce terrible vendredi soir. Lorsque la mort de la jeune fille a été malheureusement confirmée par les autorités, son père Éric Ouzounian, journaliste, a notamment écrit dans un message publié sur Facebook : « Souvenons-nous que l’instruction, l’humanisme, la culture, sont les meilleurs outils contre la barbarie. » Depuis les attentats de Charlie Hebdo en janvier dernier, il est plus qu'évident que l'école doit former des citoyens éclairés, dotés d'un solide sens critique et éduqués dans le respect des valeurs d'une République certes imparfaite mais ô combien rassurante en cette période incertaine. L'école doit également apprendre à ces futurs citoyens à déjouer les pièges d'une dérive mortifère des médias qui privilégient le sensationnalisme et l'instantanéité de l'actualité plutôt que la réflexion et la vérification de l'information.

« Notre système éducatif doit former des citoyens éclairés, dotés d'un solide sens critique. »Dans un autre registre, les dramatiques événements de Paris nous rappellent aussi que les professeurs – même s'ils ne sont que des hommes avec tout ce que cela implique de faiblesses et de renoncements – se doivent d'être exemplaires dans tout ce qui a trait à l'école. Or, force est de constater que les débats sur la réforme du collège 2016 ont été particulièrement violents sur les réseaux sociaux. Depuis mars, les pro et anti-réforme ne manquent jamais une occasion d'échanger noms d'oiseaux et autres amabilités, quand ce ne sont pas des appels à la violence. Le problème, c'est que Twitter n'est pas un réseau dédié aux seuls enseignants. Les élèves doivent bien se marrer à lire certains tweets dignes d'une cour de récréation. Au fond, quel est le problème ? Le collège unique est à bout de souffle et tout le monde dresse le même constat : il n'est pas acceptable que 150 000 jeunes sortent chaque année de la scolarité obligatoire sans aucun diplôme ! Là où les opinions divergent, c'est sur les mesures à adopter pour remédier à cette casse éducative.

Le ministère de l'Éducation nationale a initié une réforme très ambitieuse : nouveau socle commun, nouveaux cycles, nouveaux programmes, nouvelles modalités d'enseignement… Malheureusement, il ne s'est pas donné les moyens de l'expliquer sereinement. Le sort incertain des langues et cultures de l'Antiquité ainsi que la suppression des classes bilangues et des sections européennes ont non seulement cristallisé tous les ressentiments, mais aussi totalement occulté les bons côtés de la réforme. Les élèves d'aujourd'hui ne sont plus ceux d'il y a quinze ou vingt ans, les attentes de la société vis-à-vis du système éducatif ont évolué. Ce dernier serait-il donc le seul condamné à l'immobilisme ? Non, car de nombreux professeurs sont conscients de cette nécessité de rénover les pratiques pédagogiques. Malheureusement, la résistance aux changements est à la hauteur des erreurs – tant de forme que de fond – du ministère.

Dernière modification le vendredi, 18 décembre 2015 12:56
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